vendredi 18 novembre 2011

Déclic

Les années lui avaient marqué le visage mais il respirait la sérénité et la sagesse. D'ailleurs on venait le voir de très loin et chose plus récente on lui téléphonait et lui envoyait des emails pour lui demander conseil. Mais année après année, ne voyant pas les choses s'améliorer, il avait de plus en plus de mal à rester optimiste pour aider les autres à agir avec un esprit positif. Ils venaient et revenaient avec les mêmes problèmes, les mêmes situations injustes où le puissant abuse de son pouvoir et de sa richesse pour spoiler les vulnérables, toujours les mêmes souffrances liées aux maladies qui pourtant pourraient être facilement évitées et ces drames personnels dus à des fanatismes d'un autre siècle. Il lui semblait que le monde stagnait, voire qu'il était en train de régresser. Pourtant il avait su qu'il y a de l'espoir. Il avait eu foi dans la capacité de l'homme à construire un monde meilleur. Mais le temps et la lassitude avait eu raison de lui et s'il continuait à encourager les uns et les autres à se battre et faire face, ce n'était plus par conviction profonde mais dans une sorte d'automatisme du passé dont il savait qu'il n'était qu'illusoire. Alors il lui demanda : "Pourquoi fais-tu cela ?" La méditation occupait une grande partie de son temps libre et il pensa dans un premier temps que c'était son inconscient qui se réveillait. "Penses-tu vraiment que c'est vain ?" Il s'était posé ces questions des dizaines de fois et il le savait. Alors il comprit qu'il allait peut-être devoir agir différemment.

jeudi 17 novembre 2011

Tout rond

Il est d'autant plus facile de se faire oublier que lorsque l'esprit de la majeure partie des gens est capté par autre chose. Cela peut-être n'importe quelle nouvelle, une grande catastrophe naturelle, un film événement, une échéance politique, un mariage princier ou un scandale économique. Les médias ont ce rôle essentiel de sensibiliser et d'informer les sociétés sur les sujets qui les concernent, les sujets dont elle devraient se saisir pour mener les actions qui s'imposent. Malheureusement, ils sont victimes de deux travers principaux. La plupart des moyens d'information sont manipulés ou alors ils ont adopté une logique économique, et le pire est que dans la plupart des cas l'un de ces travers représente leur seule chance de survie. Elle, savait lire, pouvait entendre et voir, elle comprenait et agissait, elle essayait de ne pas oublier et tout en se battant pour elle même, elle aidait les autres, elle était sérieuse, réfléchie et ne faisait pas de mal. Elle ne se souciait guère de ces grandes nouvelles relayées par les médias et s'intéressait en priorité à ce qui se passait autour d'elle. Mais au fond d'elle même, elle avait ce petit goût amer d'avoir été oubliée et parfois, si la journée était plus difficile, ce sentiment l'attristait. Ceci était complètement injuste alors il lui dit "Continue, tu fais ce qu'il faut et sans toi, sois assurée que le monde ne tournerait pas aussi rond." Cela la fit sourire.

mercredi 16 novembre 2011

Planétaire

Il était intervenu à distance tout en rejoignant un poste d'observation en hauteur et n'ouvrit tout à fait ses capteurs qu'une fois à 1,000 mètres d'altitude. Il reçu immédiatement une immense décharge d'émotions mêlées d'un grand groupe de personnes. Il y avait de l'excitation, du stress, de la fatigue ou encore de la peur. En réglant son attention vers cette source, il comprit qu'un événement majeur était en train de débuter et qu'il s'insinuait dans de nombreux esprits à travers la planète. En marge de la source qui se trouvait dans un des pays du moyen orient, il décelait des foyers d'émotions similaires dans à peu près tous les pays de la planète. Une sorte de fièvre s'était répandue qui touchait les familles dans leurs maisons ou les groupes de personnes qui s'étaient formés pour l'occasion. En s'approchant de la source, il commença à entendre les cris et les hurlements qui émanaient du stade et comprit que la finale de la coupe du monde de football venait de démarrer... Il décida qu'il n'avait pas à intervenir, étant donné que l'humanité semblait s'être entendue sur l'importance de ce sport et sur la distraction qu'il générait. Il est vrai que l'esprit d'adversité que le football insuffle dans les esprits est généralement dépassé par la cohésion et les possibilités de rencontre qu'il amène entre des gens d'horizons très éloignés. De plus les qualités de loyauté et du dépassement de soi promues par le sport en général contribuaient à pouvoir espérer un meilleur avenir pour l'être humain. Ainsi donc il ajusta ses systèmes de perception pour pouvoir occulter les sentiments liés à la finale.

mardi 15 novembre 2011

Doute

En ouvrant ses capteurs il ressentit presque immédiatement l'angoisse de ce père qui ne savait quel choix prendre. Les sentiments nouveaux sont généralement les plus intenses et ils lui parvenaient donc plus rapidement et plus clairement. Son rôle n'était pas d'intervenir dans les situations les plus faciles à résoudre, bien au contraire, et même si il est souvent plus aisé de s'attaquer à un souffrance ou à un doute récent, les paramètres en jeu peuvent être tout aussi complexes pour l'analyse. Parfois même, le temps, seul aide les hommes à vaincre leurs difficultés et certains obstacles disparaissent ou deviennent insignifiants presque naturellement. Lorsqu'un père de famille doit faire un choix pour sa famille, il a rarement le luxe d'attendre. Et le doute peut monter très rapidement. Aussi, quand il entendit en lui la question, sa première réaction fût de penser qu'il sombrait dans la folie. "Quel sont les trois principes moteur de ton existence ?". Alors pour le calmer il s'autorisa une seconde question. "Dans tes actes de la journée passée,quels sont ceux qui ont concurru à l'atteinte de tes objectifs de vie ?". L'homme se rendit compte qu'il ne pouvait répondre immédiatement à la question car il n'avait pas clairement défini ces fameux objectifs, trop occupé qu'il était à gérer le quotidien. Il décida alors de lui même qu'il était temps de prendre une pause pour les établir, ce qu'il aura fait le soir même avec sa femme, consolidant son couple et l'aidant naturellement à prendre les décisions qui s'imposaient à lui, en toute sérénité.

lundi 14 novembre 2011

Méditation

L'air était plus frais dès qu'il prenait de la hauteur. Ils pouvait, si il le souhaitait, ressentir les mêmes sensations qu'eux. Cela se révèlait crucial dans l'analyse des situations auxquelles ses sujets se trouvaient confrontés. Néanmoins en "désactivant" ses cinq sens, ses capacités de réaction et de réflexion étaient accrues, similairement à l'état que les humains atteignent lors d'une profonde méditation. C'était une de leurs capacités les moins utilisées. Lorsqu'ils parviennent à affranchir leurs esprits de toute considération physique, ils accèdent à un niveau mental supérieur dans lequel ils peuvent associer les données, émettre des hypothèses ou encore anticiper les conséquences de leurs choix d'une façon beaucoup plus rapide et organisée. Malheureusement, ils ont choisi de confier l'analyse de leur avenir à des machines qui effectuent ces opérations pour eux. Une partie croissante de leur temps et de leur énergie est utilisée pour augmenter les capacités de collecte d'informations, que ce soit les données physiques ou statistiques mais aussi, et plus récemment, les réactions et comportements de leurs pairs. La véritable  finalité de ces progrès technologiques est souvent couverte par de soi-disante considérations de bien-être ou de protection. Elles traduisent malheureusement souvent  des objectifs beaucoup moins louables et plus néfastes pour la condition humaine à l'échelle globale.

mercredi 9 novembre 2011

Frémissements

"De quoi as-tu besoin ?". La question lui avait été posée alors qu'aucune infirmière n'était à ses cotés. Par ailleurs, ses deux enfants et sa jeune soeur, qui la veillaient semblaient être assoupis. Elle répensa alors aux médicaments qui lui avaient été prescrits la dernière fois où elle était tombée malade. Emuxi... Anaussi... Des cachets relativement gros qu'elle avait eu du mal à avaler... "Amoxycilline ?"... Oui c'était cela. Elle leva alors doucement le bras pour appeler sa plus grande fille mais celle-ci s'éveilla avant que sa mère ne la touche. "Tu veux de l'eau maman ?" "Oui" répondit-elle "Avec des cachets d'Amoxycilline, c'est ce qu'on m'avait donné la dernière fois." La jeune fille était bien en peine. En arrivant, elle s'était rapidement rendue compte que le personnel ne voulait pas s'occuper de sa mère et elle se demanda bien comment elle allait pouvoir trouver ce qu'elle lui avait demandé. "Celle qui porte un foulard rouge autour du cou sous sa blouse". Elle se retourna en entendant ces mots mais ne vit personne. La dame au foulard rouge semblait bien occupée mais elle se tourna vers elle en souriant. Peu de temps après, elle apporta le remède à sa mère ainsi que quelques comprimés de paracétamol pour soulager la douleur. Elle demanda aussi à sa tante de préparer un peu de bouillie car il fallait mieux ne pas se soigner le ventre vide. Puis elle jeta un coup d'oeil par la fenêtre car il lui avait semblé que la cime d'un arbre au bord du jardin de l'hôpital avait frémis. Mais elle ne vit rien.

mardi 8 novembre 2011

Volonté

Il l'observa 5 secondes, s'assurant qu'il prenait la bonne direction et ouvrit de nouveau complètement son esprit. Au sol les informations étaient plus diffuses. Elles ricochaient contre les rochers, les arbres ou les collines. Elles s'entremêlaient pour créer un véritable capharnaum dans lequel plus d'un aurait succombé. Tout au contraire, il s'en nourrissait et avait même l'impression que ces afflux de pensées et de sentiments le renforçait. Il sentit une flamme vacillante, un désespoir au bord de la disparition, alors tout en réduisant à nouveau l'ouverture de la capture d'information, il se dirigea vers le grand hôpital de brousse où sa nouvelle cible était allongée. Elle venait d'arriver mais il semblait que l'infection avait déjà fait trop de dégâts pour que le personnel daigne tenter de la sauver. Alors on l'avait installée légèrement à l'écart dans la grande salle du dispensaire où s'alignaient les lits, afin que ses proches puissent rester et la veiller jusqu'à l'issue fatidique. Elle sentait qu'elle pouvait se battre pourtant. Elle conservait en elle toute cette énergie qui lui avait permis de faire face aux plus dures épreuves mais cette fois-ci elle avait besoin d'aide mais le manque de moyens empêchait le personnel de lui accorder le minimum d'attention nécessaire. Il arriva à l'orée de la plus proche forêt, derrière la première rangée d'arbres et engagea le dialogue.

lundi 7 novembre 2011

En route

"Sais-tu que ton avenir t'appartient ?". Il leva lentement la tête, roula des yeux à gauche, puis à droite, espérant voir enfin une personne bienveillante. En vain, tout autour de lui, rien de bougeait. Il sene subsistait que les restes d'un village dans lequel il était heureux il y a encore quelques jours. "Tu sais ce que tu dois faire". La voix qui lui parlait était empreinte de ce soupçon d'autorité avec lequel un parent guide l'enfant et comportait en même temps cette sonorité particulière qu'on entend dans les paroles d'amis. Mais il n'y avait personne. C'est comme si il était en train d'imaginer qu'on lui parlait. "N'aie pas peur, tu n'est pas seul". Cette fois il pensa qu'il était en train de se parler à lui-même, ce qui n'était pas loin de la vérité. "Amani est vivant et il cherche". Cette conviction résonna en lui comme un électro choc. Il sentit un afflux d'espoir le submerger lui redonnant la force de se battre et d'avancer. Alors il se dit en lui même. "Si cela se trouve, il reste des gens qui, comme moi, ont pu s'enfuir, ils sont peut-être en danger et ont besoin d'aide". Il se mit alors à fouiller les décombres, ramassa un sac, le peu de nourriture qu'il trouva et se mit en route, avançant d'un pas régulier et déterminé, du haut de ses 9 ans.

vendredi 4 novembre 2011

Désarroi

Il arriva avant qu'une nouvelle larme atteigne le sol. Ayant pris soin d'adopter l'apparence requise, il ne se trouvait plus qu'à une dizaine de mètres du sujet. Il pouvait intervenir à n'importe quelle distance, mais plus il était proche, plus les données étaient complètes et fines et cela augmentait son efficacité. Le toit de la hutte était à moitié effondré et en cas de pluie, elle ne devait représenter qu'un abri bien dérisoire à ses occupants. Qu'importe il était seul et personne ne se souciait à l'instant si il était protégé. Ses parents avaient du fuir pour survivre et il restait seul au milieu de nulle part sans savoir quoi faire, où aller ou qui appeler. À ses yeux, toute réaction était vaine et pouvait même s'avérer dangereuse alors il restait là où il était, laissant disparaître doucement toute volonté de son esprit espérant peut-être que le vide fasse cesser la peur qui l'animait.

jeudi 3 novembre 2011

Observation

Voler lui était venu naturellement, comme si cela avait été inscrit dans son patrimoine génétique ou que les capacités physiques de ses ancêtres lui avaient été aussi transmises. Leurs connaissances étaient là, en lui. L'expérience de millions de personnes, leurs erreurs, les choix qu'elles avaient faits, leurs réussites, les moments de tristesse et leurs plus grandes joies, il portait tout cela en lui. Ce n'était pas un fardeau mais simplement les données qui lui serviront à remplir son rôle. Le soleil avait achevé sa transformation et il était maintenant en pleine possession des aptitudes qu'on avait voulu siennes. Il planait à environ 1,000 mètres du sol et écoutait ce qu'on se disait plus bas. "Il fait doux aujourd'hui.", "Que va-t-on manger ce matin ?", "Pourquoi dois-je porter ce fusil ?", "Je t'aime." Parmi tous ces murmures, il y avait aussi des pleurs, de la souffrance, il ressentait les sentiments de solitudes et d'abandon mais aussi tout l'énergie que ces êtres dégageaient, quasi illimitée. En quelques secondes, il choisit sa première cible et tout en établissant le contact, il alla vers elle.

mercredi 2 novembre 2011

Renouveau

Soudain tout devint noir. Étrangement, il ne se souvenait plus de ce qui s'était passé avant et pourtant il savait exactement ce qu'il devait faire. Alors il commença. D'abord timidement et doucement, puis un peu plus nerveusement et enfin méthodiquement, il creusa vers le haut en prenant appui où il pouvait. Au bout de quelques minutes, une dernière poussée libéra tout à fait la voie et une bouffée d'air pur s'offrit à lui. Il se redressa prudemment, les sens aux aguets, et contempla quelques instants le volcan au sommet enneigé qui se dressait devant lui. Une douce brise le faisait vaciller mais elle lui permettait de faire sécher ses ailes plus rapidement. Il savait qu'il avait tout son temps mais avait hâte de commencer sa mission. Ils lui avaient donné un pouvoir immense qui contrôlait presque son être, mais comme chaque âme sur cette planète, sa vraie raison d'être lui appartenait et il serait le seul à décider où le vent l'emportera. Un soleil orangé se levait sur sa gauche et il commençait à ressentir des esprits qui s'éveillaient autour de lui. Il sentit au fond de lui que c'était le bon moment alors il s'élança.

Suddenly, everything became black. He had forgotten what had happened before but he knew exactly what to do. So he started. Softly, at the beginning, then more nervously and finally with method, he digged his way out, pushing from inside. After few minutes, a last effort brought him out and he took a breath of pure air. Cautiously, he looked around and glanced at the snowy volcano which was just in front. A small breeze shoke him but was also helping to dry his wings. He knew he had all the time he wanted but he was impatient to start his mission. They had given him a tremendous power which was nearly controlling him but, just as each soul on this planet, the choice was his and he only could decide where the wind would bring him. The sun was rising on his left and he started to feel spirits awakening around him. Deep inside his heart, he realised that time had come, so he jumped in the air.

lundi 21 février 2011

Migration forcée

Le numéro 36 de la revue "Migration Forcée" fait le point sur la situation en RDC. Ce n'est pas la lecture la plus reposante qu'il soit, mais si vous vous intéressez à ce qui se passe ici, jetez-y un oeil. Vous pouvez consulter une version en ligne ou une version PDF en cliquant ici.

mercredi 12 janvier 2011

Party time

Merci à Aurélia et Guillaume pour cet excellent réveillon! La nouvelle maison fût arrosée comme il faut. La suite au 11 juin...

mardi 11 janvier 2011

Roissy Charles de Gaulle

Depuis 10 ans nous étions parvenus à éviter tout problème sur les voyages en avion, mais cette année, nous avons eu notre lot:
- Départ de Kinshasa décalé 3 fois pour finalement partir 15h en retard.
- Correspondance annulée et aéroport bloqué par la neige à Paris
- Nuitée dans une des salles d'attente, ambiance camping collectif
- Absence de voiture de location à CDG
- Gare ferroviaire virtuellement paralysée par l'afflux de voyageurs
- Bagages retardées pour 12 jours
Mais finalement, avec un peu de calme et de philosophie, tout s'est bien terminé et est rentré dans l'ordre après quelques jours d'attente.

dimanche 9 janvier 2011

14 jours et 9 aéroports

Départ le 27 novembre.
Kinshasa>Nairobi>Bamako>Dakar>Abidjan>Nairobi>Gaborone>Harare>Nairobi>Brazzaville>Kinshasa
Retour le 4 décembre.

dimanche 2 janvier 2011

Training au Rwanda

Gysenyi est une petite ville au bord du Lac Kivu, de l'autre côté de la frontière avec le Rwanda. Les infrastructures sont un peu plus développées qu'à Goma et ce fût donc un choix naturel pour l'organisation d'une formation en gestion financière des projets de Save the Children. Un groupe de 16 personnes du Rwanda et de la RDC s'y est donc donné rendez vous pour échanger pendant 3 jours sur les bonnes pratiques de gestion. L'ambiance fût très détendue et les étudiants ravis d'une session de formation SANS POWERPOINT. Plus de photos ici.